« La seconde de trop »

Storytelling – Pourquoi un téléphone au bord d’un bassin peut tout faire basculer**

Il est 17h42.
Le bassin résonne des éclaboussures, des cris d’enfants, des encouragements des parents. Un décor familier, presque rassurant. Sur sa chaise haute, un maître-nageur scrute la surface de l’eau. Ou du moins… il devrait.

Une vibration.
Un message.
Un geste réflexe.

Le téléphone sort de sa poche, l’écran éclaire légèrement son visage. Une seconde. Puis deux. Peut-être trois.
Rien de dramatique. Juste un SMS.
Une habitude banale.

Et pourtant…

Au même instant, à l’autre bout du bassin, un enfant lâche une planche. Il boit la tasse. Une première fois. Puis une deuxième. Il tente de lever la main mais le mouvement reste discret, noyé dans la foule.

Personne ne le voit.
Personne… sauf la caméra de vidéosurveillance que l’on analysera plus tard, trop tard, bien trop tard.

Quand la distraction devient une faute

Ce scénario n’a rien de fictionnel. C’est même l’un des cas les plus fréquents dans les accidents en piscine.
Le téléphone — symbole de notre quotidien — devient parfois le pire ennemi de la surveillance aquatique.

Pas besoin d’un appel de 10 minutes.
Pas besoin d’un long scroll sur les réseaux sociaux.

Il suffit d’une seconde de trop.
Une seconde où le regard se détourne, où la vigilance vacille, où la ligne d’eau cesse d’exister.

Et cette seconde peut engager :

  • la responsabilité pénale du surveillant,

  • la responsabilité civile de l’exploitant,

  • la responsabilité disciplinaire du service.

Le Code du sport est clair : la surveillance doit être constante, active, continue.
Le Code pénal l’est tout autant : causer la mort par inattention ou manquement à une obligation de sécurité peut mener à cinq ans d’emprisonnement.

L’histoire que personne ne veut raconter

Revenons à 17h42.
L’enquête commencera par cette question simple :

« À ce moment précis, que faisait le surveillant ? »

Si la réponse est : « il était au téléphone », alors tout devient plus lourd.
Plus tragique.
Plus difficile à défendre.

Le téléphone n’est plus un objet du quotidien.
Il devient une preuve.
Une démonstration de négligence.
Et parfois même, un manquement délibéré à une obligation de sécurité.

Car oui :
la loi considère que l’usage du téléphone en poste est incompatible avec la mission de surveillance.
Et en cas d’accident, cette incompatibilité devient une faute aggravante.

Le problème n’est pas technologique : il est humain

On pourrait croire que la solution consiste à confisquer les téléphones, à les interdire, à verrouiller les vestiaires.
Mais le véritable enjeu n’est pas l’appareil :
c’est la tentation.

Le smartphone appelle.
Il clignote.
Il notifie.
Il attire l’œil même quand on pense pouvoir y résister.

C’est pour cela que la prévention doit aller plus loin :

  • Former les surveillants à comprendre les mécanismes d’inattention.

  • Organiser la surveillance et les postes de manière à limiter les tentations.

  • Auditer les pratiques, les angles morts, les zones sensibles, les routines dangereuses.

  • Responsabiliser les chefs de bassin.

  • Mettre en place une tolérance zéro, non pas comme une sanction, mais comme une évidence professionnelle.

C’est tout le sens de l’audit de sécurité et d’exploitation proposé par AQUA PROXIMA :

Un regard extérieur, neutre, expert, capable de montrer l’invisible :
les micro-habitudes qui, dans un contexte normal, ne posent pas problème… mais qui, dans un contexte aquatique, peuvent devenir fatales.

Former pour éviter l’irréparable

La vigilance ne s’improvise pas.
Elle s’apprend.
Elle se structure.
Elle se muscle.

Comme un nageur travaille sa technique, un surveillant doit travailler sa vigilance.
Et cela ne se limite pas à « regarder l’eau ».
Cela implique :

  • comprendre les signaux faibles,

  • repérer les comportements à risque,

  • anticiper les situations ambiguës,

  • développer une attention stable,

  • éliminer les distractions,

  • reconnaître ses limites.

C’est tout l’objectif de la formation à la surveillance et à la vigilance MNS

Former, c’est éviter.
Éviter, c’est protéger.
Protéger, c’est servir.

Ce que révèle vraiment un téléphone sorti de la poche

Un téléphone sorti en poste ne révèle pas seulement une distraction.
Il révèle souvent :

  • une lassitude,

  • un manque de formation,

  • un POSS mal organisé,

  • des rotations de surveillance inadaptées,

  • un cadre de travail qui ne valorise pas la vigilance,

  • un rôle de chef de bassin absent ou symbolique.

Autrement dit :
le téléphone est souvent le symptôme, pas la cause.

C’est pourquoi il est indispensable de combiner :
✔ un audit organisationnel,
✔ une formation adaptée,
✔ une culture de sécurité partagée,
✔ et une tolérance zéro clairement assumée.

Conclusion : un geste banal, un drame évitable

Nous vivons à une époque où le téléphone est devenu un prolongement de nous-mêmes.
Mais au bord d’un bassin, il doit devenir un objet interdit.

Pas pour punir.
Pas pour contrôler.
Mais parce que la vie humaine se joue à une vitesse que le cerveau humain peine parfois à suivre.

Entre 17h42 et 17h43, un message a détourné un regard…
et un enfant a failli disparaître sous la surface.

Dans un environnement où chaque seconde compte, la seule règle acceptable est celle-ci :
un surveillant doit surveiller. Uniquement surveiller. Toujours surveiller.

Pour accompagner vos équipes dans cette exigence vitale :
Audit sécurité & exploitation 
Formation surveillance MNS