Pourquoi la piscine est l’équipement sportif le plus essentiel (et le plus mal compris)

Le paradoxe français

En France, la piscine publique occupe une place unique : elle est à la fois l’équipement sportif le plus fréquenté, le plus coûteux, mais aussi le plus mal compris.

Chaque année, 63 millions d’entrées sont enregistrées dans les piscines municipales (INJEP, 2023).
C’est deux fois plus que les stades de football et les gymnases réunis.

Et pourtant, la piscine reste perçue par de nombreux élus et citoyens comme :

  • un gouffre financier,

  • un « luxe » difficile à assumer,

  • un équipement moins prioritaire qu’un gymnase ou qu’un terrain de foot.

En 2025, ce paradoxe s’est aggravé : fermeture de bassins, crise énergétique, pénurie de maîtres-nageurs, budgets contraints, complexité technique, vieillissement des installations.
Tout laisse penser que la piscine est devenue un poids.

Pourtant, elle n’a jamais été aussi indispensable.

La piscine est un équipement de santé, d’éducation, de prévention, de lien social, d’inclusion, de sport-santé, d’égalité d’accès, d’urbanisme, d’identité territoriale.

C’est même, selon certains experts de santé publique, l’un des outils les plus efficaces pour préserver la vie humaine.

Alors : pourquoi la piscine est-elle l’équipement le plus essentiel et le plus mal compris ?
Et surtout : comment sortir enfin de cette vision erronée qui pénalise les territoires ?

1 — La piscine, première école de sécurité de la Nation

1.1 – Apprendre à nager : un enjeu vital

Selon Santé publique France, 1 013 noyades ont été recensées à l’été 2025, dont 268 mortelles.
Plus de la moitié concernent des enfants et des jeunes adultes.

La natation est plus qu’un sport :
c’est une compétence de survie.

Le Code de l’Éducation (L312-3) impose l’apprentissage de la natation comme compétence fondamentale.
Mais la réalité est alarmante :

👉 40 % des enfants de 11 ans ne savent pas parcourir 50 mètres en autonomie.
(INJEP, 2022)

La cause ?
Le manque d’accès aux bassins, l’insuffisance des créneaux, la pénurie d’enseignants formés.

1.2 – Un outil de prévention des noyades

Chaque piscine couverte est un bouclier de sécurité publique.
Dans les zones dépourvues de bassins, les familles se tournent vers :

  • rivières,

  • lacs,

  • canaux,

  • plages non surveillées.

Les noyades augmentent lorsque l’offre de piscines diminue.
C’est une relation directe, documentée, mesurée.

Fermer une piscine, c’est augmenter mécaniquement le risque de noyades.

👉 La piscine n’est pas un loisir.
👉 Ce n’est pas une « sortie ».
👉 C’est un dispositif vital de protection de la population.

2 — Un rôle sanitaire, social et inclusif unique

2.1 – La natation : l’activité physique la plus accessible

La natation et les activités aquatiques sont parmi les sports les plus inclusifs qui existent :

✔ toutes les morphologies
✔ tous les âges
✔ toutes les conditions physiques
✔ toutes les pathologies (arthrose, obésité, maladies cardiovasculaires…)

Une étude de l’OMS (2022) rappelle qu’une séance d’aquagym de 30 minutes équivaut à une heure de marche rapide, avec un impact articulaire très réduit.

2.2 – Sport-santé et prévention : un atout unique
  • Seniors : amélioration de l’équilibre, prévention des chutes, maintien musculaire

  • Personnes en situation de handicap : la piscine est souvent le seul lieu réellement accessible

  • Personnes malades : programmes “natation-santé”, soutien aux traitements de cancers, obésité, diabète

  • Rééducation : l’eau permet d’alléger le poids du corps et d’accélérer la reprise fonctionnelle

La piscine est le seul équipement sportif où peuvent coexister, simultanément :

  • un club de haut niveau,

  • une classe scolaire,

  • un groupe seniors,

  • une association handisport,

  • un cours d’aquabike,

  • une séance de rééducation.

2.3 – Un levier de cohésion sociale

Dans de nombreux territoires, la piscine est :

  • un lieu neutre,

  • sécurisé,

  • intergénérationnel,

  • socialement mixte.

Elle accueille tous les publics, souvent à tarif réduit, et permet une rencontre rare entre des groupes qui ne se croisent nulle part ailleurs.

La piscine, c’est la République en mouvement, au sens le plus concret.

3 — Le poids économique réel : sortir du faux débat

3.1 – Combien coûte une piscine ?

Selon l’OFGL (2023) :

  • Coût complet moyen : 4 250 €/jour

  • Coût par passage : 12 €

  • Coût net après recettes : ~3 390 €/jour

Répartition des charges :

  • 50 % personnel

  • 22 % amortissements

  • 17 % fluides

  • 11 % autres

Ces chiffres impressionnent — et pourtant, ils ne disent pas tout.

3.2 – Le faux débat du “gouffre financier”

Comparer simplement les dépenses d’une piscine à ses recettes est une erreur d’analyse.

Il faut la comparer :

  • au coût de la sédentarité : 57 milliards €/an (HAS, 2022)

  • au coût humain des noyades

  • au retour social : 1 € investi dans le sport rapporte 2 à 4 € en bénéfices sociaux (INJEP)

3.3 – Les recettes directes et indirectes

Recettes directes :

  • billetterie

  • activités aquasports

  • clubs sportifs

  • location d’espaces

Recettes indirectes :

  • attractivité territoriale

  • dynamisme économique

  • tourisme

  • image moderne et positive

  • qualité de vie

Une piscine, bien exploitée, attire, fidélise et valorise un territoire.

4 — Pourquoi la piscine reste incomprise

4.1 – Une comptabilité trompeuse

De nombreuses collectivités ne comptabilisent pas :

  • l’amortissement

  • la maintenance prévisionnelle

  • la vétusté

  • les coûts d’exploitation réels

Résultat :
On minimise d’abord les dépenses… puis on découvre, trop tard, des travaux à plusieurs millions d’euros.

4.2 – Le poids invisible de l’air et de l’eau
Air

La trichloramine, sous-produit du chlore, doit rester ≤ 0,3 mg/m³ (ANSES, 2017).

Peu d’élus savent que :

  • l’air des piscines peut rendre malades les agents

  • l’air influence la satisfaction des usagers

  • l’air dégrade les structures s’il est mal traité

Eau

Obligation légale :

  • 30 L minimum par baigneur/jour

  • 50 L recommandés

  • 120 L constatés dans de nombreux audits

Une piscine qui gaspille 100 000 L par jour coûte une fortune… mais beaucoup l’ignorent.

4.3 – Le déficit d’expertise

Trop souvent :

  • les piscines sont conçues par des architectes

  • mais sans expertise exploitation, énergie, maintenance

  • ce qui conduit à des bâtiments jolis… mais difficiles à exploiter

Un centre aquatique est l’un des bâtiments publics les plus complexes.
Il nécessite une expertise spécialisée que seule une AMO technique aquatique peut apporter.

5 — Les enjeux 2025 : un secteur sous tension

5.1 – Crise énergétique

Une piscine consomme autant qu’un immeuble de 200 logements (ADEME, 2023).
Sans stratégie énergétique :

  • fermetures ponctuelles

  • restrictions d’horaires

  • réduction des températures

Les collectivités ont pris conscience d’une vérité simple :
sans rénovation énergétique, aucune piscine n’est pérenne.

5.2 – Pénurie de maîtres-nageurs

Selon la FNMNS :
👉 5 000 MNS manquent en France.

Certaines piscines ferment non pas pour des raisons financières…
… mais faute de personnel qualifié.

5.3 – Une concurrence nouvelle : l’expérience usager

Les attentes ont changé.
Aujourd’hui, les usagers veulent :

  • aquabike

  • aquafitness

  • espaces bien-être (saunas, hammams)

  • accueil digitalisé

  • information fluide

  • ambiance qualitative

Le modèle de la piscine « simple bassin sportif » ne répond plus à la demande contemporaine.

6 — Vers une nouvelle compréhension : piloter intelligemment

6.1 – Piloter par la donnée

Les piscines doivent être gérées comme des équipements stratégiques.

Indispensables :

  • coût par passage

  • fluides / passage

  • recettes par activité

  • taux d’occupation

  • performance énergétique

  • besoins de maintenance

Un diagnostic d’exploitation global, tel qu’AQUA PROXIMA le conduit, révèle :

  • les économies possibles

  • les dysfonctionnements invisibles

  • les sources de gaspillage

  • les potentiels de recettes

  • les priorités d’investissement

6.2 – Réinventer l’offre

Les équipements les plus performants :

  • développent l’aquasport (haut rendement économique)

  • nouent des partenariats avec le médical

  • créent des expériences usagers différenciantes

  • proposent une offre modulaire et stratégique

6.3 – Moderniser les modes de gestion

Le mode SPA (Service Public Administratif) montre ses limites :

  • faible réactivité

  • faible autonomie

  • rigidité RH

  • peu de marge d’innovation

Les modèles SPIC ou DSP :

  • favorisent l’investissement

  • apportent de la flexibilité

  • renforcent le pilotage

  • sécurisent la performance

7 — Focus international : ce que la France peut apprendre

Pays-Bas

Piscines intégrées dans les parcours de rééducation et sport-santé.

Allemagne

Subventions fédérales massives pour la rénovation énergétique.

Pays nordiques

La piscine = un service public fondamental, au même titre que l’école.

Conclusion : la France a du retard, non pas en qualité, mais en vision stratégique.

8 — Ce que les élus doivent retenir avant 2026

Les municipales approchent.
Les décisions concernant les piscines seront scrutées.

Message 1 — Fermer une piscine, c’est prendre un risque sanitaire et social

Noyades, inégalités, baisse de pratique sportive.

Message 2 — Rénover une piscine est possible sans exploser les budgets

À condition de prioriser :

  • l’énergie

  • l’air

  • l’eau

  • l’organisation

  • l’offre de services

Message 3 — La piscine doit être vue comme un investissement social

Non comme une charge incompressible.

Conclusion — La piscine, miroir d’une société

La piscine n’est pas un équipement sportif parmi d’autres.
Elle est :

  • un outil de sécurité publique,

  • un outil de santé,

  • un outil éducatif,

  • un lieu d’inclusion,

  • un espace de cohésion,

  • un vecteur d’attractivité territoriale.

La mal comprendre, c’est la condamner.
La réinventer, c’est offrir à son territoire un avenir plus sûr, plus sain, plus solidaire.

Pourquoi un diagnostic d’exploitation change tout

Parce qu’une piscine n’échoue jamais par hasard.
Elle échoue par méconnaissance de ses réalités techniques, économiques, humaines et énergétiques.

Un diagnostic d’exploitation 360° AQUA PROXIMA, c’est :

✔ la vérité complète sur les coûts
✔ la réalité technique (eau, air, filtration, énergie)
✔ la performance des équipes
✔ les pistes de gains financiers
✔ les économies possibles (souvent 15 à 25 %)
✔ une vision claire pour 10 ans
✔ un plan d’action priorisé
✔ des arbitrages lisibles pour les élus

C’est le seul outil permettant :

  • de sécuriser l’avenir,

  • d’investir intelligemment,

  • de rendre l’équipement plus rentable,

  • de baisser les charges,

  • d’améliorer l’expérience usagers,

  • de consolider l’équipe,

  • et de restaurer une réelle maîtrise stratégique.

Une piscine n’est pas un coût.
Ce qui coûte cher, c’est l’ignorance de sa valeur.