19 leviers opérationnels pour réduire les consommations d’eau
La question de l’eau n’est plus un simple chapitre “développement durable” : c’est un enjeu stratégique pour chaque centre aquatique.
En France, le cadre réglementaire est clair : au moins 30 L d’eau non recyclée par baigneur et par jour d’ouverture doivent être renouvelés, valeur relevable par le préfet (sur avis de l’ARS) en cas de non-conformités analytiques.
Par ailleurs, l’apport d’eau neuve doit se faire avant la chaîne de traitement, par surverse dans un bac de disconnexion. Ces deux exigences, réaffirmées par l’arrêté du 26 mai 2021 qui a modifié l’arrêté technique du 7 avril 1981, structurent le plancher et la méthode d’appoints.
À partir de ce socle, d’importantes économies sont possibles en agissant à la fois sur l’évaporation (poste souvent “invisible”, mais majeur), sur les lavages de filtres, sur les douches et sanitaires, sur la traque des fuites, sur la qualité de traitement, ainsi que par des investissements ciblés.
Ce guide propose une démarche complète, concrète et priorisée, appuyée sur les textes (Legifrance, Code de la santé publique), les références d’agences et de programmes nationaux (ANSES, ARS, ACT’EAU – FNCCR/ACTEE, AMORCE), ainsi que sur la littérature technique (thermo-aéraulique, membranes, recyclage des eaux de backwash).
1) Mesurer pour décider : passer du “ressenti” aux KPI eau (du m³ au baigneur)
Sans mesure, pas de pilotage. La première économie est organisationnelle : équiper, sous-compter, objectiver. Déployez des compteurs divisionnaires sur :
- appoints réglementaires “30 L/baigneur” (en amont du traitement, par surverse),
- eaux de lavage de filtres (backwash),
- douches et sanitaires,
- appoints techniques (appoints des bacs tampons, purges),
- usages hors bassin (arrosage, nettoyage).
Faites remonter les données hebdomadairement (quotidiennement en saison) dans un tableau de bord simple, partagé en réunion d’exploitation. Suivez 5 indicateurs :
- L/baigneur/jour (comparé au 30 L minimal),
- m³/semaine de backwash,
- L/min et L/douche (mesuré),
- fuites nocturnes (variation compteurs bassins couverts, hors ouverture),
- ratio appoints sanitaires / appoints bassins (détecteur de dérives).
Le Code et l’arrêté vous donnent le plancher réglementaire (30 L/baigneur/jour) et le point d’injection (amont traitement). Calez vos objectifs d’exploitation au plus juste de la fréquentation réelle, pas “au forfait”.
2) L’évaporation : la “grosse fuite” qu’on ne voit pas
Dans la plupart des piscines, la plus grande perte d’eau n’est pas un tuyau qui fuit, mais l’évaporation en hall bassin, accélérée par l’air trop sec, le vent au ras de l’eau, les températures élevées et l’absence de couverture.
Trois leviers cumulatifs :
2.1 Couvrir, couvrir, couvrir
Mettre des volets et/ou bâches sur tous les bassins dès qu’ils ne sont pas utilisés (nuits, inter-séances, fermeture partielle, vacances).
Les couvertures réduisent fortement l’évaporation ; des études rapportent des efficacités élevées pour les couvertures solides, quand des “liquid covers” plafonnent autour de ≈ 15 % de réduction (utile… mais modestes face aux solides). L’ordre de grandeur retenu en ingénierie est : les couvertures solides sont la mesure n° 1 pour l’eau etpour l’énergie.
2.2 Piloter la CTA et les consignes hygrothermiques
Le taux d’évaporation dépend des consignes de HR et de température (air/eau), de la vitesse d’air en surface et de la qualité de la diffusion (pas de jets d’air “décapants” sur le miroir d’eau).
Les guides “natatorium” recommandent classiquement 50–60 % HR et un air ≈ 2 °C au-dessous de l’eau (à ajuster selon contexte).
Un pilotage rigoureux de la CTA (récupération, déshumidification, limitation des surdébits) réduit l’évaporation… et l’énergie (moins de déshumidification et de chauffage).
2.3 Gestion d’usages
Procédurez l’obligation de couvrir en fin de créneau (clubs, scolaires, aquasports) avec check-list en fermeture et alarme “bassin découvert” en GTC.
Un demi-degré de consigne en moins sur l’eau, si l’usage le permet (ex. créneau entraînement), diminue la pression d’évaporation. Affichez en salle du personnel un compteur “jours consécutifs couverts” pour ancrer la culture. (Les gains combinent eau et kWh, ce qui facilite le ROI CAPEX des couvertures.)
3) Lavages de filtres (backwash) : passer du calendaire à l’état réel
Les backwash déclenchés “à date fixe” surconsomment.
Pilotez sur ΔP filtre et turbidité avec seuils établis par bassin/filtre, et tenez un registre filtre (ΔP initial/critique, durées, volumes, m³ lavés/semaine).
- Privilégier un air-water wash correctement réglé (air + eau) peut réduire le volume lavé à performance égale
- Compter l’eau de chaque lavage (débitmètre/compteur sur la conduite de vidange lavage) pour objectiver les progrès
- Optimiser la coagul. et la vitesse de filtration (DIN/DOC métier) pour éviter un colmatage trop rapide
- Éviter les “rinçages de confort” (p. ex. systématiques après micro-incident) : analysez et corrigez à la cause (dosages, turbidité amont)
3.1 Valoriser (et parfois recycler) l’eau de lavage
Deux voies :
- Réutilisation “hors bassin” (nettoyage extérieurs, voirie, etc.) si la collectivité et les services de santé valident les conditions d’usage appropriées
- Recyclage technique des eaux de backwash (décantation + ultrafiltration + désinfection), solution désormais documentée et déployée dans certaines piscines, avec retour en process (selon schéma) ou en boucle “lavage”. Les retours d’expérience publiés montrent des abattements microbiologiques significatifs et un intérêt fort en période de tension hydrique. À instruire avec un audit technico-réglementaire local (ARS, préfet, gestionnaire).
4) Appoints “30 L/baigneur” : conformité et calage fin
Le texte est explicite : au moins 30 L d’eau non recyclée par baigneur et par jour d’ouverture, valeur relevable par le préfet (sur avis ARS).
Deux bonnes pratiques :
- Tracer la fréquentation par public (scolaires, clubs, public, bien-être) pour caler l’appoint ni plus, ni moins que le réglementaire,
- Injecter avant traitement (bac de disconnexion) conforme à l’arrêté 1981 modifié en 2021. En parallèle, contrôlez que vos compteurs dédiés aux renouvellements journaliers sont opérationnels (exigence de l’arrêté – article 3).
5) Douches et sanitaires : des m³ rapides à gagner
L’eau “hors bassin” pèse lourd :
- Douches hydrauliques : ciblez des pommeaux ≤ 6–8 L/min et des temporisations 20–30 s, entretenues (détartrage, joints) trimestriellement pour éviter la dérive des débits
- Affichage nudge (ex. “2 min = 12–16 L économisés”) ; testez pulsation ou pédale en zones clubs pour réduire les douches “infinies” post- entraînement
- Chasses : privilégier des chasses à double volume et vérifier les fuites (chasse qui “pisse” = dizaines de m³/mois)
- Eaux non conventionnelles : l’évolution récente du cadre (décret 2023-835 et arrêtés de décembre 2023, FAQ 2024) clarifie et élargit les usages non domestiques des eaux usées traitées et des eaux de pluie. Côté pluie, la doctrine nationale a remplacé l’ancien arrêté 2008 ; pour les usages non domestiques (ex. arrosage, nettoyage), le cadre est désormais mieux balisé. À instruire localement (ARS/collectivité), en sécurisant la séparation des réseaux et la signalétique “eau non potable”
6) Zéro fuite tolérée : la veille nocturne hebdomadaire
Installez une routine : bassin(s) couverts, CTA en régime nuit, aucun usager ; relevez l’ensemble des compteurs en fermeture et en ouverture. Toute dérive (ex. + 2 m³) déclenche une chasse aux fuites :
- contrôle niveaux de bacs tampons et de sondes (faux niveaux = appoints intempestifs),
- inspection joints/brides/caniveaux/trop-pleins,
- vérif vannes/clapets/purgeurs,
- recherche infiltration sur réseau enterré si l’écart persiste (test de pression, corrélation acoustique selon contexte).
Cette vigilance “low-tech” économise parfois des milliers de m³/an.
7) Qualité de l’eau : une chaîne robuste = moins de “curatif” = moins d’eau
Une filière bien conçue et bien réglée (coagulation–floculation, filtration, désinfection) évite les lavages intempestifs, vidanges anticipées et appoints “punitifs”.
Les référentiels techniques et avis (ex. DIN 19643, ANSES sur membranes et procédés) aident à choisir la technologie et à calibrer les paramètres.
7.1 Membranes & ultrafiltration : prometteuses, mais à adapter
Les procédés membranaires (UF, parfois MF) apportent des bénéfices sur la turbidité et certains pathogènes résistants, mais exigent une exploitation pointue (colmatage, rétro-lavages, nettoyages chimiques, gestion du “reject”).
L’ANSES (2020) propose un cadre d’analyse bénéfices/risques. Moralité : décider sur audit technico-économique, pas sur effet de mode.
8) Gouvernance & cadre sectoriel : programmes d’appui et retours d’expérience
La FNCCR/ACTEE a lancé ACT’EAU, un sous-programme entièrement dédié aux piscines et centres aquatiques (audit, ingénierie, co-financements), avec de nombreux retours d’expérience sur eau & énergie.
Parallèlement, AMORCE publie des fiches “sobriété – 10 % d’eau” sur les équipements sportifs, riches en pistes opérationnelles (matériel hydro-économe, réutilisation, etc.). Pour une collectivité, ces dispositifs sont de vrais leviers d’accélération.
9) Dix gestes “quick wins” (peu de CAPEX, forts impacts)
- Couvrir systématiquement tous les bassins dès qu’ils ne sont pas utilisés (y compris petits bassins/pataugeoires). Backwash au besoin : seuils ΔP/turbidité + registre filtres (durées/volumes)
- CTA optimisée : HR 50–60 % (selon contexte), pas de surdébits, diffusion soignée (éviter “vent de surface”)
- Consignes eau/air : −0,5 à −1 °C sur l’eau quand l’usage le permet ; air ≈ +2 °C vs eau
- Douches ≤ 6–8 L/min, temporisées, maintenance trimestrielle (détartrage/joints)
- Nudge usagers (écoles/clubs) : affiches, challenges “éco-douche”
- Test nocturne hebdo : chasse aux fuites sous 48 h
- Comptage : divisionnaires sur appoints/retours/backwash + tableau de bord mensuel
- Formation de l’équipe (agents, MNS, accueil) à la sobriété hydrique
- Recyclage backwash : lancer une étude d’opportunité (technique & réglementaire) si volumes > significatifs
10) CAPEX à fort retour sur investissement (TRI) : où investir en priorité ?
- Couvertures/volets motorisés : mesure reine. Les bénéfices combinés eau/énergie justifient souvent l’investissement sur 2–5 ans selon gabarit et usage. Données de la littérature : forte réduction de l’évaporation (les “liquid covers” plafonnent ≈ 15 %, à utiliser plutôt en appoint)
- Instrumentation : capteurs ΔP filtres, turbidimètres, débitmètres (appoints, backwash), datalogging pour un pilotage au plus près du réel
- GTC/GTE : intégrer des alertes (bassin non couvert, surconsommation anormale, dérive ΔP), historiser et croiser énergie/eau (les deux sujets sont jumeaux)
- Recyclage des eaux de lavage : skids et procédés UF + désinfection ; bien caler le schéma de retour (vers bac tampon, vers circuit de lavage, voire usages non-potables distincts), avec analyse de risques sanitaire/technique et instruction avec l’ARS
- Eaux non conventionnelles : récupération pluie (et, dans certains cas, eaux usées traitées pour usages non domestiques), dans le cadre simplifié depuis 2023-2024 pour les usages non domestiques (séparation des réseaux, marquage “eau non potable”, maintenance)
11) Qualité de l’air et évaporation : penser aéraulique pour économiser l’eau
La réduction d’évaporation passe par l’hygro-pilotage. Maintenir une HR contrôlée (50–60 % selon la période), maîtriser la température d’air (souvent ≈ -2 °C vs eau), éviter les surdébits de renouvellement d’air (qui assèchent et “aspirent” l’eau du bassin), optimiser la diffusion (pas de courant-d’air rasant la surface) : la CTA bien réglée économise l’eau (évaporation) et l’énergie (chauffage, déshumidification).
Les guides natatorium et documents techniques (fabricants, fédérations professionnelles) donnent des repères pratiques pour vos CCTP et vos réglages d’exploitation.
12) Conformité ARS, Code de la santé publique : sécuriser eau et procédés
Le Code impose la surveillance sanitaire continue (auto-contrôles), la communication des résultats, et l’usage de produits/procédés efficaces et sûrs.
Les ARS publient des mémentos et recommandations régulièrement mis à jour (y compris fiches “bonnes pratiques”). S’appuyer sur ces ressources permet de bâtir des plans d’actions qui n’augmentent pas (ou réduisent) la consommation d’eau : par exemple, mieux régler la filière réduit les lavages “curatifs”.
13) Démarche projet : 6 étapes pour un plan Eau fiable et actionnable
- Audit flash eau (2–4 semaines) : cartographie des points d’eau, relevés (7–14 jours minimum), check-list exploitation (couvertures, registres filtres, CTA, douches)
- KPI & objectifs : viser un L/baigneur réaliste (au-dessus du 30 L minimal, mais sans sur-apport), fixer un m³/backwash cible par filtre, un L/douche cible, 0 m³ de fuite nocturne
- Quick wins : couvercles, réglages CTA, douches éco, maintenance joints/vannes, consignes clubs
- CAPEX : business case pour couvertures, instrumentation, recyclage backwash, récupération pluie. Prioriser selon gains cumulés eau + énergie et subventions/financements externes (ACTEE/ACT’EAU, etc.)
- Procédures & formation : registres, seuils, routines (test nocturne hebdo), culture “éco-réflexe” (fermer, compter, corriger)
- Boucle d’amélioration : revues mensuelles eau/énergie, actions correctives, reporting ARS/collectivité
14) Étude de cas (type) : cumul des gains
- Évaporation : mise en place de volets + consignes CTA (> 50 % d’évaporation en moins selon configuration ; gains exacts à calibrer site par site) → baisse appoints + baisse kWh (déshumidification/chauffage)
- Backwash : passage au ΔP/turbidité, réduction de la durée de lavage de 20–30 % (observé), instrumentation du volume → baisse m³ et meilleure stabilité turbide
- Douches : 11–12 L/min → 6–8 L/min (pommeaux + tempo) → − 30 à − 45 % volume douches (selon temps moyen)
- Fuites nocturnes : de 3 m³/nuit à ≈ 0 grâce au plan maintenance joints/sondes/vannes
- Recyclage backwash : – 50 à – 80 % du m³ de lavage “perdu” (selon schéma retenu), avec conditions sanitaires strictes et validation locale
Résultat : − 20 à − 40 % d’appoints totaux hors obligation réglementaire (équipements bien exploités), à contrôler via les KPI.
15) Points réglementaires clés à garder en tête (France)
- Renouvellement : ≥ 30 L/baigneur/jour (non recyclée) chaque jour d’ouverture (préfet peut exiger plus)
- Point d’injection : avant traitement, par bac de disconnexion (ou disconnecteur RPZ contrôlable sur autorisation préfectorale)
- Compteurs : totalisateurs dédiés aux renouvellements journaliers (exigés par l’arrêté)
- Vidanges : fréquences minimales fixées par l’arrêté (spécificités pataugeoires, bains à remous, pédiluves)
- Eaux non conventionnelles : nouveau cadre 2023-835 et arrêtés fin 2023 + FAQ 2024 (DGEC). L’ancien arrêté “pluie 2008” est abrogé au 01/09/2024 ; se référer aux nouveaux textes
16) Check-list de mise en œuvre
- Compteurs divisionnaires posés sur appoints, backwash, douches, sanitaires ; relevés hebdo (quotidiens en saison)
- Couvertures/volets installés et obligatoires hors usage ; alarme “bassin découvert” en GTC
- Backwash au ΔP/turbidité ; registre filtres (ΔP initial/critique, durée, volume)
- CTA : HR ≈ 50–60 % ; air ≈ +2 °C vs eau ; pas de surdébits ; diffusion soignée
- Douches ≤ 6–8 L/min, temporisées 20–30 s ; maintenance trimestrielle ; nudge usagers
- Test nocturne hebdo des fuites (bassin couvert, CTA nuit)
- Appoint 30 L/baigneur calé sur fréquentation réelle ; compteurs renouvellement opérationnels
- Étude d’opportunité recyclage backwash / eaux non conventionnelles (cadre 2023–2024, séparation réseaux)
- Revue mensuelle “Eau & Énergie” : KPI, écarts, actions correctives, jalons CAPEX/financements (ACT’EAU/ACTEE)
17) Financements & accompagnements : pensez ACT’EAU/ACTEE & AMORCE
- ACT’EAU (FNCCR/ACTEE) : programme national ciblant les piscines (audits, ingénierie, co-financements CEE/partenaires), chiffres-clés du parc (≈ 4 000 piscines publiques, 6 412 bassins, 60 % ont > 40 ans), retours d’expérience eau/énergie. Contact et ressources via FNCCR/ACTEE
- AMORCE : fiches “Défi sobriété – 10 % d’eau” dédiées aux équipements sportifs, retours d’expérience sur matériel hydro-économe, pluie/réutilisation, organisation des projets
18) Communication & conduite du changement : embarquer équipes et usagers
Les économies d’eau durables dépendent moins d’un “super équipement” que de milliers de micro-gestes répétés. Trois conseils :
- Nommer un référent “Eau” (adjoint au réf. énergie), avec mandat clair : fiabiliser les KPI, animer la revue mensuelle et le plan d’actions
- Former toutes les équipes (accueil, MNS, techniciens, ménage) : rôle de chacun sur couverture, douches, fuites, backwash, CTA
- Nudger le public : panneaux “Couvrir = 200 L gagnés/nuit”, “Douche courte = piscine plus durable”, “Clubs exemplaires” (affichage des résultats champions du mois)
19) Pour les directions : gouverner par KPI, arbitrer par ROI
Un plan Eau réussi ressemble à un plan énergie :
- des KPI robustes,
- des procédures “simples, répétables, auditées”,
- des CAPEX choisis sur la base d’un ROI combinant eau + énergie + qualité sanitaire,
- un reporting fiabilisé (utile pour décret tertiaire côté énergie, et pour les dialogues budgétaires),
- une documentation (registre filtres, consignes CTA, fiches geste, check-list fermeture) qui sécurise l’exploitation, la passation et la montée en compétence des nouveaux.
L’eau comme indicateur de maîtrise d’exploitation
Économiser l’eau, c’est bien plus que réduire une facture. C’est prouver que le site maîtrise sa chaîne technique et sanitaire – mesure, couvre, pilote, entretient, forme, investit – au service de trois résultats indissociables :
- Conformité & santé (respect des textes, prévention des risques),
- Performance économique (m³ évités, kWh évités, CAPEX aux bons endroits),
- Performance environnementale (sobriété hydrique, résilience, acceptabilité sociale).
La bonne nouvelle : la majorité des leviers sont opérationnels dès maintenant – et souvent à faible coût.
Les couvertures et l’aéraulique bien réglée coupent l’évaporation, le pilotage au ΔP/turbidité rationalise les backwash, les douches éco et la traque des fuites livrent des gains rapides, le recyclage backwash est mûr dans de nombreux contextes.
Appuyez-vous sur les programmes (ACT’EAU/ACTEE, AMORCE), sur les avis (ANSES/ARS), et sur les textes (arrêté 1981 modifié 2021, cadre 2023-835 pour les eaux non conventionnelles).
Votre plan Eau deviendra l’un des meilleurs marqueurs de maturité d’exploitation de votre centre aquatique.
Références
- Cadre réglementaire – renouvellement & disconnexion : Arrêté du 7 avril 1981 (technique piscines) modifié ; Arrêté du 26 mai 2021 (entrée en vigueur au 01/01/2022). Rappels : ≥ 30 L/baigneur/jour non recyclée ; apport d’eau en amont du traitement par bac de disconnexion (ou RPZ sur autorisation).
- Code de la santé publique – obligations du responsable : surveillance, contrôle sanitaire, information au public, respect des règles et limites de qualité.
- Évaporation & aéraulique (natatorium) : repères de consignes (HR 50–60 %, air ≈ +2 °C vs eau), principes de diffusion, calculs d’évaporation.
- Couvercles/“liquid covers” : étude comparée de l’efficacité (les liquides ≈ 15 % de réduction ; les solides bien supérieurs).
- Recyclage des eaux de backwash (retours d’expérience UF + désinfection) : abattements microbiologiques et réutilisation (lavages, retours).
- Procédés membranaires / ANSES : Avis & Rapport 2020, complétés par l’Avis 2025 qui récapitule les positions.
- Programmes d’appui : ACT’EAU (FNCCR/ACTEE) – données parc, accompagnements, co-financements ; AMORCE – fiches “Défi sobriété – 10 % d’eau” (équipements sportifs, usages).
- Eaux non conventionnelles (pluie, eaux usées traitées) : décret 2023-835, arrêtés de décembre 2023 et FAQ 2024; point 2025 Santé : rappel de l’abrogation de l’ancien arrêté “pluie 2008” au 01/09/2024 et du nouveau cadre.